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Reichshoffen

Reichshoffen, un passé prestigieux

La plus ancienne trace de présence humaine sur le site est datée du bronze final (1050 à 950 avant J.-C.). Il s’agit d’une sépulture avec urne à incinération contenant encore un rasoir en bronze.

Lors de la construction de la voie ferrée Haguenau – Niederbronn, un cimetière gallo-romain renfermant plus de deux cents urnes a été mis à jour, témoignage d’une agglomération importante au IIème siècle après J.-C.

Si le site est fréquenté dès la Préhistoire et occupé durant l’Antiquité, le nom de Reichshoffen n’apparaît qu’au Moyen-Âge, la première fois en 994, dans un document mentionnant qu’Otton III, empereur du Saint Empire Germanique fit don à l’abbaye de Seltz d’une chapelle " capellam in Richeneshovan ", et les droits afférant.

Les Tours - Aquarelle du XVIIe siècle

A la confluence des deux rivières et de leurs vallées, le Moyen-Âge connut la construction d’un château fort sur une motte féodale. L’insécurité médiévale attira une population paysanne aux pieds des remparts, se constituant en communauté villageoise, puis en ville basse à laquelle Rodolphe Ier de Habsbourg, empereur du Saint Empire Germanique accorda par charte, du 15 juin 1286, le statut de ville avec droit d’ériger une muraille et de tenir marché hebdomadaire.

D’abord bien impérial, la seigneurie passa au duché de Lorraine, puis à l’Evêché de Strasbourg pour revenir à la Lorraine avant d’être vendue en 1761 au dernier seigneur, le baron Jean III de Dietrich. Sous les différentes suzerainetés, la ville fut concédée en fief d’abord aux comtes d’Ochsenstein, puis de Deux-Ponts-Bitche, puis de Hanau-Lichtenberg.

Un moment malheureux : durant la guerre de Trente Ans, Reichshoffen fut totalement détruite, remparts et tours éventrés. Ce fut un siècle d’effacement jusqu’au réveil de la belle au bois dormant avec l’amorce de l’industrialisation en Alsace du Nord grâce à la conjugaison de la force hydraulique, de minerai de fer et de réserve en charbon de bois. De la fonderie est issue la métallurgie avec sa spécificité, la construction ferroviaire tant en matériel roulant qu’en infrastructure fixe.

De la période pré-révolutionnaire datent le château résidentiel et l’église Saint-Michel, bâtiments tous deux classés.

Deux évènements d’ordre national : c’est ici que s’est joué en moins d’un siècle le sort de l’Alsace. Le 22 décembre 1793, Hoche vainquit les Austro-Prussiens et le 6 août 1870, Mac-Mahon fut battu par une armée coalisée allemande après les charges héroïques des cuirassiers à Morsbronn et à Elsasshausen. La population locale a été aux premiers rangs pour assumer les conséquences de l’affrontement : de nombreuses ambulances pour les blessés ; les morts à enterrer avec leurs tombes à entretenir ; la conservation des objets du champ de bataille... Durant la période de rattachement allemand, le souvenir de l’ancienne mère-patrie perdure et dès 1918, les sentiments francophiles ont été très vifs.

En 1939, avec la période de drôle de guerre, c’est l’accueil chaleureux des troupes d’intervalle de la ligne Maginot. Malgré l’invasion du 10 mai 1940, Reichshoffen a été un nid de résistance pendant la deuxième guerre mondiale. Libérée une première fois par les troupes américaines en décembre 1944, la ville connut le retour des Allemands dans le cadre de l’opération Nordwind et subit à nouveau des exactions dont une désignation d’otages pour protéger le retrait qui aboutit à la libération définitive du 17 mars 1945. En conséquence des manifestations de résistance (réseau de passeurs, actes patriotiques) avec condamnation à mort et emprisonnements, le maréchal Juin remit à la ville de Reichshoffen la Croix de guerre avec étoile d’argent, le 21 septembre 1952.

Les sentiments francophiles qui imprégnaient les attitudes de la population locale n’ont pas empêché une évolution vers l’ouverture européenne. Ainsi, impulsée par le député François Grussenmeyer, s’est concrétisée, dès 1961 par le jumelage avec la ville de Kandel (Palatinat), une démarche novatrice antérieure au traité d’amitié franco-allemand de l’Elysée.

Au XXIe siècle, Reichshoffen peut toujours se targuer d’être la cité des Cuirassiers, mais aussi le berceau des usines De Dietrich.

Hôtel de Ville - 8 rue des Cuirassiers - 67 110 REICHSHOFFEN - Tel. : 03 88 80 89 30 - Fax : 03 88 80 89 40
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